18 décembre 2012

Rajoute une couche !

      Ce soir c'est Dj Bobby et ambiance minimale. On apprécie la volupté musicale que nous offre Klangkarussell. Ça fait déjà un bon moment qu'il tourne chez moi, j'espère que vous saurez apprécier ce Hitparade.

Stereo Dreams



Stereo Express : Sweet Dreams

C'est d'la minimal gros

Voilà. J'ai pas envie de dire de conneries aujourd'hui. On va parler sérieux. On va parler réglo. J'ai décidé de changer de vie au mois de septembre : nouvelle école, nouvelles études, nouveaux amis, nouvelle vie, nouveau chien, nouvelle femme, nouveau lecteur CD, nouvelle musique. Ce changement d'univers m'a monté à la tête, certains disent même que j'ai pris le chou. Mais ça, je m'en saucissonne la gueule. 



 Depuis la rentrée, je vis dans une atmosphère musicale différente. Avant j'étais fou-fou, je voulais que ça pète mélodiquement dans mes oreilles. Des belles montées, des gros boum, encore des montées, et c'est tout. Cette nouvelle ambiance m'a fait évoluer, a calmé mes putain d'ardeurs (t'entends?). J'ai découvert la minimal. La minimal c'est ... Comment vous décrire ça? Vous n'avez pas besoin de rester concentré (comme le lait) pour l'aimer, c'est une musique qui est là, que vous n'écoutez pas forcément, mais que vous entendez. Et le seul fait de l'entendre vous fait bouger la tête, taper du pied, danser
 \('O')/


Je connaissais Nicolas Jaar. Un chic type ce Nicolas Jaar. Je l'aime bien Nicolas Jaar.



Je connaissais également Paul Kalkbrenner. Il est chouette aussi Paulo.



Et puis on m'a fait écouter Joris Delacroix. Je ne connaissais pas Joris Delacroix. Maintenant, j'écoute Joris Delacroix.




En fouinant un peu partout, j'ai ensuite découvert Parov Stelar.



Puis Bakermat.



Ensuite quelqu'un m'a montré ça. Ma vie a changé.



Après j'ai découvert Stereoclip. Ma vie a encore changé.



Et puis vint le tour de Klangkuenstler.



Je pourrais continuer très longtemps comme ça. Les musiques sont nombreuses et relativement longues, je comprends très bien que vous ne puissiez tout écouter d'un coup. Je vous donne donc l'autorisation de lire cet article et de cliquer sur le bouton l> plusieurs fois. Continuez de nous suivre et vous pourrez admirer la mutation musicale que nous subissons les amis. 

IndieBonus : Il existe, on sait pas encore pour combien de temps, une boîte au Etats-Unis, à Miami plus exactement. Elle s'appelle le Mansion. Les dirigeants de cette dernière se sont permis de virer DJ Shadow des platines, alors qu'il était tête d'affiche de la soirée, car son set était "trop futuriste". Autant vous dire que sur leur page facebook, ils s'en prennent dans le nez. Pour Rire cliquez sur le mot rire, avec un grand "R".

 

AUFGANG en Trans(e)

       En général, lors d'un festival, rien ne se passe comme on l'attend. Ici, aux TransMusicales, on n'y a pas échappé. Au lendemain de la rencontre avec Goldwave et Budju, je m’apprête à aller applaudir Aufgang, un trio de deux virtuoses du piano mêlé d'un batteur.
        AUFGANG : groupe cosmopolite, né en 2005



Pianiste n°1 : Rami Khalifé, libanais, fils d'un célèbre compositeur, il a déjà parcouru le monde pour sa passion, a produit deux albums de musique classique et travaille pour le cinéma et la danse 
 



Pianiste n°2 : Francesco Tristano, luxembourgeois, talentueux et virtuose du piano, avec de nombreux enregistrements classiques accompagnés de maints prix, il est considéré comme l'un des pianistes les plus doués de sa génération


3ème compère : Aymeric Westrich, musicien batteur, il a exercé son art au sein du célèbre projet Cassius



   

      Rami et Francesco se rencontrent alors qu'ils sont élèves à la très prestigieuse Juilliard School, école de New York à la renommée internationale. Aymeric (issu du même conservatoire que Rami) les rejoindra à NYC en 2001.


       Nous somme donc samedi 8 décembre, début d'après-midi, je suis en retard. Il est presque 16h quand Julie m’accueille en m'annonçant que le concert est bientôt fini. Je cours. On ne rencontre pas tous les jours un pareil melting pot !

       Il fait sombre, les gens sont debout jusque dans le sas de l'entrée de la salle. Je m'arrête, j'écoute et j'observe. Je vois de jeunes trentenaires complètement embarqués par leur musique. J'ai l'impression d'arriver pendant une bataille. L’atmosphère autour de moi s'emplie de suspense. Me voilà imprégnée de ces mélodies à la fois lourdes et légères. On pénètre dans leur monde, nous sommes tous dans le même bateau et nous avançons droit vers l'aventure, l'inconnu. La musique est très prenante, douce, articulée d'intrusions acoustiques faisant résonner les appels électroniques et trembler les fondations classiques. Les gars s'activent sur leurs instruments, l'intensité augmente, on touche du doigt l'état de transe. Le suspens est à son comble, on veut connaître la suite de l'histoire. Et tout s'arrête, silence radio, c'était la dernière chanson. Dans la salle on ne sait pas trop s'il faut applaudir ou non, d'un côté la bataille a été livrée et a conquis nombre de spectateurs, de l'autre, on en redemande. On n'ose pas applaudir et déclarer la fin d'une histoire quand on a envie d'entendre la suite ! 
      Entrée la dernière, je sors la première. Je regrette de n'avoir put partager que la fin de cette épopée, mais je me sens heureuse et quelque part satisfaite d'avoir eut le privilège d'y assister

       Aufgang est un très bon projet. Riche, aussi bien culturellement qu'artistiquement, le trio sème et récolte sur son chemin. La passerelle qu'ils créent entre la musique électronique et la musique classique permet d'enrichir mutuellement l'une comme l'autre des deux catégories. Chacun des membres de ce groupe a déjà une belle carrière derrière lui, mais c'est dorénavant pour Aufgang qu'ils se sont alliés. 

Indiebonus: 

16 décembre 2012

C'est génial non?

Mou ici c'est.
C'est mou ici.
Ici c'est mou.

C'est mou et c'est normal. Voilà. C'est mou et c'est normal. Mais ce n'est pas normal que ce soit mou. Si être mou est être normal, j'ai un pote que vous connaissez bien serait normal alors qu'il ne l'est pas, et si être normal est être mou alors la bite de Rocco Siffredi ne le serait pas, normale.

Bon, j'annonce que, tel une interview de Nelson Monfort, cet article n'a ni queue, ni tête. Ici, je vous parle du mois de juillet au mois décembre, et je reviendrais au mois de juillet pour vous parler du mois de décembre. Cet article est mal bité.


En parlant de désordre sexuel, au début du mois de juillet, la team IndieGuys est allée au BigFest à Biarritz. La programmation était faite pour faire baver un escargot dans le Sahara : Stuck in The Sound, Birdy Nam Nam, The Rapture, Sebastien Tellier, Yuksek, Digitalism, Louis Bertignac, Izia, La Femme, Shaka Ponk, M83, Joey Starr, Skip The Use et j'en passe... On se dit Wow ça va être génial ! comme l'aurait fait Patrick Sébastien à l'annonce d'un trapéziste qui lance le javelot avec ses pieds en jouant à la marelle. Alors on y est allé. Ok. C'est là que les emmerdes commencent.

On avait fait une demande pour quatre accréditations, on nous dit que c'est ok, il faut venir les récupérer au coin Presse le soir du début du BigFest. On arrive là bas, on était quatre. "Ah non les gars, on en a que deux pour vous." Sérieux?! Bon. Après avoir craché sur les standardistes, on récupère nos deux pass et achetons des places pour les deux autres sans papiers. Le premier soir, après avoir claqué une bise à Frédéric Beigbeder on se rend compte qu'on arrive un peu tard et qu'on vient de louper le show de Yuksek, on en parle autour de nous pour avoir leurs impressions : "Vous n'avez rien loupé, il a eu un problème technique dès le début du live et a du quitter la scène" fut la réponse synthétisée la plus fréquente. On se dit d'abord "??????????????????" puis "Tant mieux pour nous, mouhouha". Ben oui, comment un festival de cette ampleur peut avoir un si gros problème technique pour qu'un mec de la trempe de Yuksek se barre? Avec l'affaire DSK, cet évènement restera gravé comme le moins explicable de l'histoire (au moins).




Bref, on est là et on veut du show. Après un peu d'attente c'est Sébastien Tellier qui monte sur scène, on sait pas trop bien s'il est fonsdé ou si c'est vraiment le concert qu'il avait prévu mais on trouve ça cochonnement cool, du coup on danse. On danse, et on se prosterne. Ce mec est tout simplement génial, c'est une personnalité qu'on appris à découvrir un peu plus chez Ruquier, dans un état relativement second. Après lui, vient le tour de Birdy Nam Nam, soit 1h30 d'apnée, je serais assez bref en disant que c'est une tuerie et que ça crache d'enfer, les quatre DJs montent sur scène sobrement ce qui ne manquera pas de nous rappeler les C2C. Tous alignés avec leurs mimiques persos ils envoient du gros et du bon son, pour le meilleur et pour le pire. Jaded Future, Abbesses, Parachute Ending, tout y passe, on se régale et le miel qu'on a dans les oreilles aussi. 
 Enfin, pour terminer cette superbe soirée les deux allemands de Digitalism montent à leur tour sur scène et fidèles à eux-même nous envoient leur pop aux rifs bien pensées. Comme à Panoramas, on apprécie, on le fait savoir en bougeant nos gros culs. Comme à Morlaix, le chanteur crie de l'allemand, nous fronçons les sourcils en braillant "KESKIDI?" mais ça nous rappelle la Wehrmacht donc on aime bien. On gigote.

 En rentrant, avant de nous coucher sur nos oreilles engourdies, nous n'oublions pas de faire la beaufs dans les rues de Biarritz avec le son que la Fifi (une voiture pas comme les autres) nous permettait de balancer sur les côtes basques. 
Son pour faire les beaufs?
 

Second soir. De la Soul. Shaka Ponk. Joey Starr. M83. Skip The Use.
Ce sont 4 mecs en forme que devait s'attendre avoir le quatrième soir de la quatrième édition du BigFest. On était là. Les cables électriques non. Tout commençait bien avec le concert fort sympathique de Skip The Use, l'ambiance est là, tout est bien, les gens réceptifs à la fête que nous offre le sosie de Thierry Henry. Cependant, une fois le concert terminé, les instruments changés... Tout pète devant Joey Starr. Peut-être est-ce dû à trop de punchlines JackDanielsées balancées en trop peu de temps... La fin de l'histoire ne nous le dit pas. Mais nous retiendrons que Joey Starr est un bourrin qui met l'ambiance quand les cables électriques ne suivent pas. Une attente de 45 minutes face à une scène vidée de ses artistes nous hydrate la bouche. L'Homme revient. En forme. Encore plus soûl et incompréhensible qu'à l'usuel. On se dit qu'on va passer un bon moment. On ne se trompe pas. Il se permet de terminer une chanson et de reprendre l'autre par "Bon. Maintenant on va parler de choses sérieuses. Vous connaissez un festival qui à lieu tous les 4 ans aux Caraïbes?" On doit dire que non. "Maintenant mes amis, c'est l'heure de ... CAAAAAARNIIIIVALL". 
Bon ça, on connaissait.


De la Soul puis Shaka Ponk prennent le relais. Ces derniers sont barrés. Le chanteur dit trois mots. Il se fout à poil. Il saute dans le public. Il fait un slam de 3 minutes. Il remonte sur scène. Il commence son concert. Sa manière à lui de tester l'ambiance. Le show est hallucinant. C'est franchement cool. Pour les amateurs de drogues, leur singe est là pour vous faire marrer. Puis... Pépin. Nous nous prenons un coup de marteau sur le crâne : le clou de la soirée qui devait être M83, a annulé son concert. Tout seul. La raison? "Vos câbles sont pas sûrs et je ne veux pas passer à la fin du festival". Terminé. On se casse du coup avec un goût de rouille, de rancune, d'amertume et de déception au fond de la bouche. Pour qui se prend cet homme? Nous partons avec "Midnight City" à fond, histoire de montrer notre désaccord, notre marginalité, la capacité sonore de Fifi, notre envie de mettre l'embrouille. It was our way to fuck the world.

IndieBonus : À moins d'une semaine de la fin du monde, il reste encore de la place chez Simone. Fertilité obligatoire.

10 décembre 2012

En Trans(e)

            Oui, nous aussi on y était. En plein dedans !
La 34ème édition des TransMusicales à Rennes s'est achevée hier. Avec une très belle programmation et une organisation très efficace, les organisateurs de ce festival international ont sut faire battre nos cœurs. Avec entre autres, Cuir! Moustache, Jupiter, Budgu, Madeon, Vitalic, Netsky, The Octopus, Tnght, Zeds Dead, et près de 60 000 spectateurs, cette dernière édition est un gros succès !
      Les Rencontres TransMusicales sont lieux de découvertes. C'est pourquoi nous sommes allés à la rencontre de Goldwave (grande surprise scénique) et de Budju (toujours aussi fous), dont les interviews seront prochainement en ligne.
En attendant:                                       
 
Goldwave - Snow


Budju - Whalala Song

Merci !

Indiebonus: en exclu l'itw de Budju pour IndieGuys a été réalisée dans un lieu intime.
On patiente et on clique ici

14 octobre 2012

Interview de C2C


@Coup2Cross, le 07/04/12 à Panoramas #15

- D'où vient le nom C2C ? Qu'est-ce que veut dire C2C en fait ?

Greem - Ça veut dire «  coup de cross ». C'est un mot qu'on a trouvé à l'époque, qui était d'abord le nom d'une interlude sur le deuxième album d'Hocus Pocus qui s'appelle «  Seconde Formule ». En fait c'est un jeu de mots parce que sur une table de mixage, il y a un truc qui s'appelle le « crossfader » qui permet de passer d'une platine à l'autre avec laquelle on scratch. « Cross » c'est ce qui défini un peu le scratch et on l'a pris pour le nom du collectif. Après, comme on a fait les championnats du monde, on allait pas garder « coup de cross » parce que c'était imprononçable à l'international, donc on a pris les initiales pour donner C2C.

- Et la rencontre entre vous quatre ?

Atom - En fait tous les deux (avec Pfel) on est amis d'enfance, on se connaît depuis qu'on a une dizaine d'années. Et sinon les gars on s'est rencontrés au lycée, donc ça fait pas longtemps en fait ! Ah ah ! (rires)


- Vous présenterez votre EP sur scène on imagine ?

20syl - Oui, un peu plus même. En fait, il y a pas mal d'exclues aussi. Enfin des morceaux qui ne sont pas sortis et qui sortiront sur l'album. C'est en partie l'EP, des remixes de l'EP, c'est- à-dire qu'on ne joue quasiment aucun son tel quel quoi. C'est toujours un remaniement du truc. On étire, on compacte. Parce qu'il y a le paramètre vidéo qui vient s'ajouter en live donc on a aussi adapté des choses pour la narration vidéo qui se passe devant. 

- Pourquoi un EP et pas un album ? Y a-t-il un album à venir ?
20syl - Ouais, enfin quand on a sorti l'EP, l'album était déjà bien bien avancé et on a eut envie de, voilà de poser une première pierre un petit peu. De marquer notre retour avec quelques titres avant de lâcher le projet long. Et puis c'était aussi un moyen de jauger un petit peu la manière dont on était attendus et comment notre musique allait être perçue, donc voilà

Greem - Et puis ça permet de pas tout lâcher d'un coup, parce que maintenant ça se passe très vite, on écoute un album et en deux semaines on a déjà fini de l'écouter. Donc on veut faire durer un peu le plaisir. 

- Qu'est-ce qui vous a amené à vous retrouver, d'un côté Beat Torrent et de l'autre Hocus Pocus puisque vous vous connaissiez déjà auparavant.. ?

Pfel - Il y a toujours eut cette volonté parmi nous, depuis qu'on a fait les championnats, d'aller un peu plus loin que de rester sur ce format de compétition qui est un peu réducteur au bout d'un moment. Donc il a fallut trouver juste le moment entre ces deux projets, comme tu l'as dit. On a pas eut beaucoup de temps ces dernières années donc il a fallu trouver cette fenêtre de tir. Ça a commencé en septembre 2010. On s'est tous réunis pour commencer à faire différentes maquettes et développer différentes idées. Et puis finalement ça nous a pris quasiment un an et demi jusqu'à aujourd'hui pour pouvoir, voilà aller un peu plus loin sur l'album, préparer le live et la vidéo aussi qu'on a put lâcher dernièrement. C'est vrai que ça a mis un petit peu de temps, mais il y a toujours eut cette volonté d'aller plus loin que de faire un set de compétition en six minutes alors qu'on savait qu'on avait les moyens d'aller plus loin. D'ailleurs on avait pleins d'idées, on avait déjà pensé à la vidéo à l'époque, et on avait vraiment envie d'aller plus loin dans ce domaine là. Donc c'est un peu la réalisation de tous ces rêves

- D'où vous vient cette passion pour les platines ? Parce que c'est pas un instrument très commun au départ. Comment êtes vous arrivés à vous retrouver devant des platines ?

Atom - Ça vient vraiment de la musique qu'on écoutait à l'époque : le hip hop dans les années 90, le scratch sur le refrain des morceaux, etc... C'est vraiment ça la première influence, c'est ça qui nous a amené au mix et à devenir DJ.

20syl - Et puis, y'avait un côté ludique aussi dans cet instrument. C'est-à-dire que autant on se retrouvait pour squatter ensemble, ou jouer aux jeux vidéos, qu'on se retrouvait pour taper des sessions scratch et se montrer les dernières phases de scratch. Essayer de se challenger les uns les autres, donc c'était aussi devenu un point de rencontre cet instrument là. Et d'un point de rencontre on en a tiré un truc qui est devenu assez constructif puisqu'on en a fait notre métier. Mais à la base, c'est vrai que c'était un délire de potes quoi, c'était vraiment ça.

Greem - Un côté inconnu et découverte aussi parce que l'instrument n'était pas comme la guitare. Il n'y avait pas de partitions existantes ou quelques unes, mais très enfouies, pas de cours. Nous on avait pas accès à internet pour les démos de DJ etc. Donc en fait, on inventait les noms, on avait l'impression de découvrir et de créer des choses donc c'était super excitant quoi ! 

 - Je vais me faire l'avocat du diable, vous n'êtes pas les seuls à se retrouver à quatre sur scène, il y a Birdy Nam Nam et beaucoup d'autres. Qu'est-ce que vous apportez comme différence ?

Pfel - Il y a pas mal de choses. La musique déjà, je pense qu'on est pas vraiment sur le même créneau. Ils sont vraiment sur un truc très électronique. Nous, même si il y a cette touche électronique sur les morceaux, c'est vachement plus varié au niveau, je pense, des influences qu'on peut retrouver sur les morceaux. Aussi bien le hip hop que le rock, ou les musiques du monde pour les morceaux qui vont arriver sur l'album. Déjà la différence de base est vraiment musicale, y'a pas photo. C'est pas la même musique qu'on fait. Après, nous aussi on a décidé d'amener quelque chose de plus en live et de casser un peu cette ligne figée de quatre Djs derrière les platines. Et vous le verrez ce soir, si vous découvrez le show, on a quelques petites surprises pour voilà casser ces codes là et essayer d'aller plus loin dans la scénographie quoi. Des déplacements avec les platines, deux trois petites choses, mais on vous laisse la surprise ! Rires Voilà, je pense que c'est la principale différence. On s'attendait forcément à être comparés à des groupes comme Birdy ou autres qui ont déjà un petit parcours à quatre. On avait vraiment envie d'amener un truc en plus quoi, et la vidéo aussi. Ce dont on parlait tout à l'heure, où là on essaie de raconter une histoire pendant le show avec des formes géométriques qui représentent un peu chacun de nous. On a tripé quoi, on est partis loin quoi.
 
- C'est vrai du coup que vous faites un ensemble entre la musique et la scénographie que vous proposez pendant le spectacle. D'où vient ce choix de proposer un ensemble comme un « vrai » spectacle en fait ?

Atom - De toute façon sur l'ensemble des projets musicaux auxquels on a put participé, il y a toujours eut cette dimension du live en fait. Je pense qu'on conçoit difficilement un groupe, un projet musical sans que ça tourne derrière, même si c'est faisable aussi. Mais on a toujours eut cette culture là, et cette vision là donc forcément on savait dès le départ quand on s'est mis sur l'album que ce serait pour avoir un spectacle derrière et on a toujours eut ce truc là dans un coin de notre tête. Là ça s'est concrétisé plus tard avec la vidéo. C'est une grosse composante du projet. Et de toute façon, aujourd'hui on a plus vraiment le choix..

20syl - Mais c'est vrai que c'est aussi une particularité des musiques électroniques. C'est-à-dire que on fait une musique qui est quelque part assez figée, même si nous on a un instrument qui est la platine, c'est pas forcément très visuel comme instrument, donc on a besoin d'habiller tout ça. C'est pas comme un groupe de funk ou un groupe de jazz qui peut venir avec ses instruments sur scène et envoyer le truc sans avoir un emballage quoi. Donc c'est aussi dans cette démarche là de rendre spectaculaire quelque chose qui ne l'est pas à la base.


- Vous avez aussi fait une résidence au Chabada, qu'est-ce que ça vous a apporté de travailler avec d'autres gens ? Et puis pourquoi le Chabada ?

Atom - Ils étaient super motivés tout simplement, même avant qu'on se remette sur le projet. On sentait une motivation de leur part pour nous aider. C'est-à-dire qu'avant qu'on se remette, je crois qu'ils contactaient notre management pour savoir où on en était. Pour savoir si ils pouvaient nous aider. Il c'est trouvé que ça s'est passé comme ça, ils nous ont mis la salle à disposition. Toute l'infrastructure et en effet, en échange de ça, il y a ce qu'ils appellent des actions euh...

20syl - Culturelles et pédagogiques !

Atom - Voilà, c'est-à-dire que par exemple sur une des résidences on a fait une petite représentation du spectacle pendant vingt minutes devant des classes de 3ème, c'était en juin. Qui a été suivie derrière par des interventions dans ces mêmes classes de Greem et 20syl avec des platines pour un petit peu montrer aux jeunes ce qu'on faisait. Moi de mon côté je me suis occupé de suivre des groupes qui répètent au Chabada pour les aider sur la production en fait. Pfel, lui de son côté a fait des Master Class scratch dj. L'idée c'est qu'il y avait un échange entre eux et nous. Ils nous apportent l'infrastructure et tout ce qu'ils peuvent d'autre.


- Et en terme d'artistes, quelles sont vos influences concrètement ?

 (en chœur) - C'est large ! (rires)

20syl - On s'est rencontrés sur notre kif commun. A la base ça a été plutôt le hip hop des années 90 avec l'émergence de ce qu'on appelait à l'époque le trip hop avec des djs comme Shadow, avec qui on joue sur scène ce soir. C'est vrai que c'est assez hallucinant, c'est une de nos références d'origine on va dire, et ça, ça a été la rencontre ! Après chacun a été creuser dans ses affinités bien spécifiques. Ça va de la soul, au funk, en passant par les musiques électroniques un petit peu plus pointues, ou le rock. Enfin, c'est vrai que c'est difficile de citer des artistes comme ça parce que du fait que notre instrument n'est pas notre matière première pour travailler, c'est la musique en général. On écoute énormément de choses, on a beaucoup de disques, du coup c'est pas figé quoi

 - C'était une volonté dans votre EP d'afficher toutes ces influences diverses ? Un titre comme Someday ou Fuya qui sont complètement différents.

Atom - C'est même un peu la base du projet. Justement parce que on devait au début aller chercher la matière dans des disques. Donc forcément, au fur et à mesure, C2C c'est un petit peu devenu ça, un mélange de styles musicaux. Ça ne se limite pas non plus qu'à ça, mais c'est ce qui peut caractériser le projet sur ce genre de morceaux.


- Comment composez-vous vos morceaux ? De quoi ça part ?

Greem - Il n'y a pas de schéma établit. Là pour cet album, on s'est enfermés un mois. En fait, des fois on était en atelier solo où on faisait de la recherche avec nos ordis, chacun dans notre coin sur des maquettes. Après on se mettait aux platines comme on a put le faire à l'ancienne, en jouant, en prenant des sons, sur des vinyles ou en utilisant l'ordinateur. Et puis, après avec tous ces ateliers naissaient des maquettes sur lesquelles on bossait. Il y en a un qui bossait la-dessus, ensuite un autre revenait, etc... Et voilà ! On a pas vraiment de méthode définie mais on arrive à s'en sortir en faisant notre petite tambouille comme ça.

20syl - C'est vrai que dans le processus il y a beaucoup de bricolage. C'est-à-dire qu'on a essayé de se faire un parc d'instruments, de vieux synthés, de différentes machines, des pédales, des choses comme ça. On bricole ! On passe des sons on essaie des choses. Comme on ne maîtrise pas forcément tout, on est souvent à trois sur une machine pour réussir à faire sortir un son. Mais c'est un peu le principe aussi.

- Comment avez-vous vécu votre propulsion au devant de la scène après les championnats du monde ? Tout de suite vous avez été mis davantage dans la lumière qu'avant. Comment ça s'est passé par la suite ?

Atom - Ça c'est l'image que les gens ont de nous comme étant passés du stade d'inconnus, d'amateurs, à maintenant. Si tu veux, nous en 2003 la première année où on a gagné les championnats du monde, on se disait : « Ah ouais, c'est cool, peut-être que derrière on va pouvoir tourner, tenter notre chance ailleurs. On est champions du monde ! » Sauf qu'en fait, on a que tourné en 2004, 2005, 2006. Et c'est en 2006 qu'on a commencé finalement à tourner, à avoir des plans et ...

20syl - Je sais pas, par exemple toi tu l'as vu quand, tu l'as sut quand qu'on était champions du monde ? J'imagine assez tard tu vois.

Atom - C'était en 2006, là on est en 2012... (rires) C'est toujours la sortie d'un EP et les bons retours qu'il y a qui font qu'on est entre guillemets «  au devant de la scène ». Disons nous, entre il y a un an et aujourd'hui, c'est peut-être ça le truc. Mais finalement il n'y a pas grand chose de plus qui a changé.

20syl - Même nous, à une période on a vécu une certaine déception parce que, quand tu gagnes un championnat du monde forcément tu t'attends à descendre les Champs Élysée, à rencontrer le Président (rires) Mais voilà, sans avoir des attentes de ouf, c'est vrai qu'on s'attendait à ce qu'il y ait un truc quoi. Et au final on s'est vite rendus compte que c'était quand même un milieu qui était assez, pas fermé, mais en tout cas qui s'adressait à un public très précis. Et que bon, ça nous ouvrait quelques portes, mais c'était pas un truc de dingue non plus. Après, je pense que notre succès repose en particulier sur les vidéos qu'on a mis en ligne sur Youtube et qui ont été vues des millions de fois. Du coup en effet, ça a fait une petite traînée de poudre. Mais hormis ça, on est pas des footballeurs, donc quand on gagne un championnat du monde, c'est pas encore...

    IG -  C'est pas l'apogée !

Pfel - On fait juste la teuf à la maison avec les potes.


- Autre question, vous la sentez comment la Bretagne là ce soir ?

Greem - Très chaude ! (rires)

        IG  - Ah bah ça va l'être ! Vous êtes attendus les gars !

Greem - On vient pas mal en Bretagne donc en général c'est un public qu'on voit.

    Pfel - On nous a dit qu'on était plébiscités par le camping hier donc on a la pression ! (rires)   Des campeurs enragés. L'essentiel des morceaux, les trucs les plus dynamiques qu'on a, on a vraiment tout condensé en une heure. D'habitude c'est un peu plus long. Là ça va être très très dynamique, je pense que ça devrait fonctionner. On joue pas trop trop tard, y'a aussi du lourd à côté pour compenser, parce que nous c'est vrai que c'est encore un créneau différent. C'est pas de la grosse tabasse pendant une heure donc je pense que ça va emmener les gens dans d'autres choses mais je pense qu'à cette heure là ça va bien se passer.


- Vous allez passer tous les morceaux de l'EP ?

Atom - Oui et plus ! Mais pas Someday.

20syl - Ouais c'est sur le set d'une heure et demi qu'on le fait. Il a fallu faire des choix.

Atom - Et le pire c'est qu'il reste des morceaux qui sont pas encore sortis.


- Quand est-ce que l'album va sortir ?

Pfel - Probablement à la rentrée.


- Et là vous tournez jusque septembre ?

Atom - Ouais, là tout l'été on tourne et jusqu'à la rentrée il y a des chances.


- Vous faites beaucoup de festivals comme ça ?

Atom - Pas mal ouais. Juin, juillet là il y en a quelques uns, quelques dizaines.

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Indiebonus: