14 juin 2013

Les Daft' se dévoilent

      Ça y est, on connait leur voix maintenant ! 
Thomas et Guy-Man' parlent d'eux sur France Inter:

03 juin 2013

Interview de Naâman, Fatbabs, Faya Burn - Deep Rockers

@INSA Rennes - Faya Burn, Naâman, Fatbabs, le 31/01/13

Ce soir c'est la première date de votre tournée 2013. Et on se demande comment ce fait-il que vous soyez ici à l'INSA de Rennes ?



Naâman : C'est ça, on commence l'année avec cette date là. En fait on a été contactés par le BDE de l'INSA, qui s'appelle le Bebop, et qui organise des concerts. On est venu pour faire bouger Rennes qui est une ville qu'on kiff déjà à la base et le public rennais est mad !



Fatbabs : Moi j'habite à Rennes, enfin à Montgermont juste à côté !



Alors, comment a commencé le projet « Naâman » ?



N. : Moi j'ai commencé vers 16 ans à peu près, dans le reggae. On a créé un sound system avec mes potes. On a acheté des platines, des vinyles et on jouait comme ça chez moi à Dieppe. On a commencé en privé vraiment, et puis nos soirées on commencé à bien marcher, ça a commencé à attirer du monde. Il a fallut un chanteur alors j'ai commencé à chanter et depuis on a continué à fond. Et puis j'ai rencontré Fatbabs. Au début j'étais avec Incutprod, c'est lui qui a commencé à me faire mes instrus à Caen quand j'étais étudiant. Lui aussi est venu s'installer à Rennes d'ailleurs. On a démarré par des trucs à la guitare avec des morceaux comme How Many Times. On a fait pas mal de petits single comme ça, et au final il m'a fait rencontrer Fatbabs. On s'est rencontrés ici justement, à Rennes.



F. : Ouais, dans cette même période de l'année en plus. A la sortie de Rumours avec la grosse track ! En fait c'est Incut qui m'avait appelé, j'étais passé, et donc moi je lui ai fait écouter des sons, et on a record direct ! A la vibes ! On s'est rencontrés, on a tcheké, moi j'ai apporté un riddim, Incut avait la caméra et voilà.



Donc les vidéos qu'on peut voir sur Youtube viennent de là ?



F. : Ouais, c'était ce jour là en fait ! A l'époque c'était Incut et depuis c'est Faya qui fait les clips.



N. : Après ce morceau là, Incut est parti en Espagne pour ses études donc j'ai proposé direct à Fat si ça l'intéressait de taffer sur une mixtape avec moi. On était parti sur un simple titre je crois, mais au final on en a fait dix parce qu'on était sur de supers instru et le feeling est bien passé !



F. : C'est ça, c'était cool, y'avait de la vibes donc voilà !



N. : Ouais ! Et donc le dix titres on l'a fait en autoprod, au « made » quoi !



Vous avez retrouvé Incut en Espagne ?



N. : Non, enfin, ça nous est arrivé de jouer en Espagne. Moi j'y suis allé pour connecter avec Sista Moni notamment, mais tout le projet Deep Rockers est resté en France.



Vous aviez déjà fait une tournée en 2012, quelles en sont vos impressions ?



N. : C'était... c'était... Une sacrée tournée !



Était-ce la première ?



N. : Non, j'ai fait des petites tournées avant, mais c'est la première fois que j'emmagasinais autant de dates quoi ! Je faisais aussi des grosses dates comme Reggae Sun Ska. J'ai fais à peu près soixante-dix dates cette année là, en neuf mois, on a sortit le truc en mars. J'ai fais la moitié des dates avec Fat et l'autre moitié avec mon groupe. Et les impressions c'est : énorme quoi ! On a ridé la France, en plus y'avait souvent du monde qui était là, qui répondait présent. Donc c'était super !



Tu es très sollicité ?



N. : Ouais, bah c'est quand même soixante-dix dates, et c'est pas des démarches, c'est des dates qu'on nous proposait. A l'époque on avait pas forcément de manager. Au début, j'avais pas Peter mon manager. Big up Peter qui n'est pas là avec nous mais qui aurait être assis juste ici ! Donc à ce moment, je ne faisais pas de démarches. Et puis le manager est arrivé, donc ça a consolidé le truc, ça a permis de faire les choses plus professionnellement. De moins me fatiguer aussi, parce que moi ça me tuait de penser à tout ça !



F. : Moi par rapport aux impressions je dirais un très bon accueil !



Question plus « intime », pourquoi avoir choisi la voie du reggae ? Pourquoi être parti dans ces beat pour toi Fatbabs ?



F. : Alors, en fait j'écoutais à bloc de hip hop à la base. Et sur les premiers sons de Rumours a gwann, c'est la première fois où je me suis dit : pourquoi pas sampler un artiste reggae ? Et voilà, du coup ça m'a inspiré, j'ai sorti la track. Après quand j'ai entendu la voix de Naâman ça m'a fait kiffer pour justement tester le reggae. En fait c'est la même chose, c'est un peu comme la soul, d'habitude je suis plus habitué à sampler de la soul. Là c'est pareil y a la rythmique au niveau du skank (contre temps ou after-beat), c'est carément accéléré, l'amener à 90 bpm et la ramener dans une rythmique hip hop dessus. Du coup Naâman apportait beaucoup avec sa voix, donc j'ai samplé à fond dessus quoi ! Avant j'écoutais beaucoup de reggae et c'est comme ça que je suis venu à encore plus kiffer le reggae et donc à m'intéresser plus aux artistes que je samplais, à la culture et tout ça.



N. : Pour ma part, le reggae c'est le message avant tout. Faire parti d'une musique engagée qui a des responsabilité, qui a un sens global de ce qui se passe. Qui parle à tout le monde, qui apporte du bien. Ça ça me touche, surtout en ce moment où on est dans une période où on ne sait pas trop où l'on va. Je parle pour moi, mais c'est une période de changement, y'a beaucoup beaucoup de choses qui changent et les gens vont avoir besoin de se rattacher aux vraies valeurs je pense. Le reggae a un rôle à jouer là-dedans, et c'est pour ça que je suis là-dedans. Le fait d'apporter des beats et juste le fait que j'ai kiffé Fat quoi !



F. : Je pense que c'est une sorte de connexion entre deux mondes. Entre l'un qui a été éduqué au reggae, l'autre au hip hop...



N. : Fat qui faisait du hip hop et qui écoute du reggae. Moi qui vient du reggae mais qui écoutais du hip hop et qui kiff le hip hop ! Voilà c'est cool !



F. : Ça a créé la complémentarité du truc en fait ! Et je pense que c'est ce qui a amené cette vibes nouvelle. Pour nous deux c'était tout frais en fait, le reggae était tout frais pour moi et le hip hop pour lui, donc je pense que c'est ça qui a amené la créativité pour une nouvelle vibes.



Vous avez fait un voyage en Jamaïque pour revenir aux « sources » si on peut dire.



N. : Ouais ! A la base je suis parti aux Îles Vierges un mois et demi, après la tournée. On a fait soixante-dix dates et il fallait que je fasse un petit break quoi, parce que je suis pas trop habitué à faire autant de dates. Donc je me suis pris un billet pour les Îles Vierges, pour un mois et demi là-bas. C'était du chill plus ! Et il y a un label qui s'appelle Soulbeats, qui a eut vent de ce voyage là et qui a proposé en même temps de nous faire remixer Deep Rockers dans un studio à Kingston. Donc Fat faisait parti du projet. Toute l'équipe a débarqué, le manager, le camera-man... On s'est retrouvés à partir de janvier à Erijy en train de rejouer Deep Rockers avec Slaï, avec Dalton, des supers musiciens. Y'avait Axmann à la basse, Steven Stewart au contrôle. Et on a préparé un petit truc, une petite édition pour Deep Rockers. 
 

C'était la première fois que vous alliez en Jamaïque ?



N. : Oui, on n'est pas restés que à Kingston. On a loué une voiture on a fait le tour, on a vraiment essayé de trouver les spots qu'on voulait. En plus on est parti avec mon ancien Selecta qui est un surfeur, donc on a fait pas mal de plages ! On a essayé de faire son+surf, c'était le kiff, pure vibes franchement !



Vous êtes rentrés il n'y a pas longtemps du coup.



N. : Ouais, avant-hier, ah ah !



Et presque en même temps que la sortie de Smoke Tricks dont certains ont eut des avis un peu divergents par rapport au virage musical et au nouveau clip qui est sorti. Qu'est-ce que vous leurs dites à ces personnes ?



N. : Je pense déjà que ce n'est pas un virage musical. C'est juste qu'en fait les gens sont habitués à recevoir ce qu'un artiste envoie et ça représente ce qu'il fait en ce moment, mais c'est pas ça ! On est toujours dans la même vibes, sauf que à un moment, Fat a produit une musique complètement folle, Smoke Tricks que j'adore, et moi j'ai mis une vibes dessus parce que j'ai vécu des trucs qui me font kiffer cette vibes là. Après ce qu'il faut se demander, c'est est-ce qu'il faudrait censurer notre art par peur de ne pas plaire aux gens ou est-ce qu'on devrait donner tout ce qu'on a et même si ça ne ressemble pas du tout à ce qu'on fait d'habitude ? Voilà, donc moi je pense que c'est super cool d'avoir un peu tenté les gens comme ça...



F. : Ouais je trouve ça bien aussi !



N. : Et j'espère que ceux qui ont l'esprit un peu musical verront quand même ce qu'il y a d'intéressant dans cette track ! Je pense que c'est la track dont je suis le plus fière, c'est la première fois que je suis fière d'une chanson je pense, et c'est Smoke Tricks. Ça ne veut pas dire que je vais faire du hip hop toute ma vie, c'est juste que j'ai kiffé ce morceau !



F. : Si tu poses cette question là, je pense aussi que c'est parce qu'il y a beaucoup de personnes qui attendent et qui check avec un regard genre «  Ouais il a travaillé sur une track de dingue ! Il la prépare depuis très longtemps ». Mais ce qu'il faut savoir avec cette track là, c'est que c'est une vibes tu vois ? Ça a été genre, je lui ai envoyé des morceaux reggae, et il m'a dit « Nan, j'ai préféré ça, ce morceau hip hop ! ». Du coup après c'est venu comme ça, très spontanément, c'est comme quand tu t'éclates à une soirée !



N. : Tu lâches un truc sur une instru !



F. : Ouais ! Et le lendemain, on s'est dit vas-y on va le record et du coup on l'a record ! Ça ressort comme ça. Et il y a sans doute des personnes qui se l'imaginent un peu représentatif de ce qu'on fait, mais c'est vrai qu'en plus on avait quand même bien travaillé le crypte donc du coup c'est normal aussi que des gens réagissent. Mais tant mieux, c'est bien !



N. : En tout cas pour ceux qui paniquent : pas de panique, ah ah ! Moi je dis big up Fatbabs pour cette instru de malade !



F. : Non mais moi je trouve que ça sonne reggae aussi tu vois. Enfin, je pense qu'il y a beaucoup de gens qui parlent de reggae/hip hop, mais je suis pas sûr qu'ils sont vraiment renseignés sur les bases de la musique. Il y a énormément de morceau de soul qui sont inspirés du reggae et réciproquement, c'est un monde de cultures super proches. Comme le reggae et le hip hop. Tous les producteurs de hip hop font du reggae et énormément de sons reggae sonnent hip hop ! C'est très lié et donc, pour moi, tout ça se réunit musicalement autour du groove. Il y a un groove ! Si il y a bien quelque chose qui réunit toutes ces cultures c'est le groove. Et Smoke Tricks pour moi c'est la définition du groove !



Au niveau de la vidéo on a put remarquer un changement dans la façon de faire le clip. Est-ce lié à un nouveau producteur, un label ?



N. : Non non, on est toujours en autoprod ! C'est Faya Burn qui est là, qui nous a déjà produit Skanking Shoes, Never Get Back... Il va en parler lui même ah ah !



Faya Burn : Alors comment ça s'est passé ? En fait, quand il y a eut Skanking Shoes à l'époque, quand ils ont commencé en autoprod, on est arrivés, on s'est tous rencontrés et ce qu'il s'est passé c'est qu'il y a eut une vibes à ce moment là. On a posé l'appareil, comme sans doute vous le faites là, on a fait un Skanking Shoes, et on a continué sur ce chemin là. Pour Smoke Tricks on a décidé de faire les choses maintenant, réellement, faire un vrai clip ! Et non non, ça n'a pas été signé en label, c'est juste la même personne qui évolue ! Donc on montre un peu l'évolution de tout le monde avec le temps.



N. : En fait Faya s'est entouré d'une équipe qui s'appelle Zone 30, qui sont des potes étudiants...



FB. : Ouais c'est des potes. Avant je faisais vraiment tout tout seul, en autoprod ! Et là je me suis entouré d'une vraie équipe pour faire un vrai clip quoi. Comme on fait un film ou un court métrage. Il faut plusieurs personnes, et là big up à Zone 30 qui nous ont aidé pour ce cip ! Les choses vont avancer, on va refaire d'autres choses certainement différentes. Peut-être qu'on a fait un petit virage justement pour l'ovni Smoke Tricks, mais on va revenir faire d'autres choses. On va surtout essayer de ramener quelque chose de nouveau, de frais ! La nouvelle vague arrive !!



Du coup pour l'année 2013 et les prochaines années quels sont vos projets ?



N. : Il y a ce qu'on a fait en Jamaïque qui va paraître pour l'été je pense. Et à côté de ça, moi je bosse sur un album pour 2014. Donc 2013 ça va être quelques lives, plus le petit remixe de Deep Rockers qui arrive et voilà ! On va partir sur un album avec mon groupe, on va complètement être de la composition donc on va voir ce que ça va donner quoi !



Vous allez faire une prestation avec Skarra Mucci ?



N. : En fait on fait une tournée de dix dates je crois, avec Skarra Mucci, Soom T, Papa Style, backé par Resident. C'est produit par Emaprod, un booking de Bordeaux qui organise la tournée, donc on fait des dates un peu partout. Annecy, Lyon, Paris, Toulon, tout ça... Il y a toutes les infos sur Facebook !



F. : Et je sais aussi que ça passe en Bretagne, près d'ici chez les bretons, BZH !



Pour vous qu'est-ce qui serait le plus dur dans le métier d'artiste ?



N. : Ce serait de tenir dans la durée je crois. Pour un artiste c'est pas de sortir un album qui déchire, mais c'est de réussir à faire quatre albums qui déchirent. Ou peut-être aussi réussir à ne pas mélanger les deux, vie privée et vie d'artiste. Faire la musique bien, sans que ça bouffe ma vie à côté quoi.



Est-ce que vous allez changer votre jeu scénique ? Est-ce que tu vas rester seul sur scène ou est-ce que vous allez évoluer ce côté là aussi ?



N. : Moi cette année, à partir de mai, je serai exclusivement avec cinq musiciens sur scène. On a changé quelques musiciens, mais ça reste la même. Après on va essayer de croiser quelques trucs, on a des idées aussi ! On va essayer d'apporter quelque chose avec Fat notamment, qui s'avère kiffer la scène plus que prévu ! Donc voilà, pleins de projets, pleins d'envies !!

Pour + d'infos: Naâman : FacebookWebsite
                          Fatbabs : Facebook
                          Faya Burn Production: Facbook |