03 juin 2014

Panom'aura #17

Panoramas 17ème. Action.

Panoramas on y va pour apprécier la musique électronique, mais Panoramas, on y va aussi pour décompresser lorsqu’on est en période de révisions. Et cette année, ce fut mon cas. Reportage.

C’est après un trajet agrémenté de soleil, de bouchons, de bières, de cigarettes, de révisions de droit (ben oui, du coup), d’arrêts-pipi, de courses poursuite avec celles que nous appellerons « les meufs de la Mégane grise avec un A au cul » que nous posons le pied sur les gravillons du parking 1 du festival. 

C’est enjoués et relativement impatients que nous nous garons à côté des meufs de la Mégane grise avec un A au cul. Merde, les meufs de la Mégane grise avec un A au cul étaient plus jolies sur la voie express qu’à boire leur rosé à 1€ symbolique. Il y a eu dol sur la marchandise. Ou imitation pouvant porter à confusion comme vous voulez.

Bref. On arrive à Panoramas pour cette nouvelle édition qui s’annonce comme toujours croustillante et assourdissante. Après avoir partagé un bock avec les meufs de la Mégane grise avec un A au cul,  « pour la forme », nous décidons d’aller visiter le parking numéro 3 et pourquoi pas essayer de rejoindre des copains se trouvant sur le camping. On retrouve là cette ambiance et cette ambiosphère de « ça te dit de la beu contre un verre de vodka Redbull ? » qui nous avait tant manqué. Ce soir là, Nelson me souffle à l’oreillette que de l’alcool sera bu, beaucoup d’alcool.

On se fait littéralement virer de la queue qui sert à se faire fouiller pour accéder au camping parce qu’on est malpropre mais après réflexion, je pense que c’est surtout parce qu’on avait pas de pass camping. Bref tant pis pour les copains, on continue notre promenade. C’est pendant la balade que mes copains m’ont mis une « connec de luxe » en guise de laisse (ou de « connec de luxe », on interprète comme on veut) parce que j’ai tendance à un peu trop me disperser. Et c’est vrai, à deux jours des partiels, j’ai besoin de décompresser, tâche que j’ai décidé de remplir avec certainement un peu trop de sérieux. Je crois que je me suis laissé (haha) surprendre par la longueur du trajet Rennes – Morlaix (couilles).

Il commence à se faire tard avec nos conneries, le soleil se couche sur les parkings et le camping du festival, la nuit se lève mais heureusement les spots lumineux des trois scènes du festival nous attendent. Je file attraper mon bracelet et directement je suis confronté à une bombe musicale. Reportage.

Un petit gars chapeauté qui nous sert un set  assez massif et assez intense. Les basses s’enchainent de manière très bien. Kölsch, c’est un mec bien. Ca se ressent dans sa musique. Il la vit. Et les mecs qui vivent la musique, je les aime bien. Déjà j’aimais bien ce qu’il faisait avant de le voir, mais lorsqu’il a fait sa petite transition toute (David) douillette pour nous conduire vers un Opa lascif, j’ai directement été liker sa page Facebook
Ce que j’ai tendance à ne pas trop aimer dans les concerts c’est quand les gens tentent à tout prix d’être au premier rang au nez et à la barbe de Satan, ils feraient tout j’vous dit. Est-ce que dans leur tête ils se disent « Non mais c’est obligé, j’aime plus cet artiste que toi, je dois être devant toi » ? Grâce à ça, y en a qui perdent l’équilibre, qui tombent et qui se font piétiner. C’est pas terrip. Pour l’homme au chapeau, les gens dansent sans trop trop se bousculer, tout le monde apprécie la musique sans faire d’histoire ce qui rend le set bien plus agréable. Merci.

Kolsch @ Panoramas, Morlaix - Crédit photo : Valentin Chollet
Ce que j’aime bien après un bon concert, c’est une petite mousse pour requinquer mes frêles gambettes, et surtout pour éviter les crampes, qui n’ont cessé de rayer le sol morlaisien. Acte 2. Boys Noize. Garçon Bruit. Ouaw. Aïe. Reportage.

Quelques minutes d’entractes auront suffit à réparer nos tympans avant de les recasser encore plus fort. Watchatcha nous dirait le kayakiste moustachu. Boys Noize, la star de la soirée tape dans le dur ; et il n’y va pas par quatre chemins. Son set m’a paru durer une éternité mais il était d’une beauté infinie. Je le voyais comme être un p’tit gros hyper bourrin. Le mec est maigrelet musicien, doué et magicien. Dans son chapeau, le p’tit père a bon nombre de surprises. Composées ou remixées, il nous sort tout. Yeah (cf. vidéo là dessous) & Down, What You Want, Ich R U… Tout est bien amené, tout est (plus ou moins bien) dansé, tout s’est bien passé. Superbe. Et je pèse mon "superbe" parce qu’en plus de la musique, le p’tit père nous a concocté un visuel et des jeux de lumière impressionnants. La foule n’est que pogo, Boys Noize n’est que héros. Un des meilleurs concerts de la soirée selon moi. 



Après ces deux heures trente d’anarchie musicale, j’ai besoin de respirer. Mais je ne peux pas. Eh non, car y a un type barbu un peu chelou qui remplace directement Boys Noize. Sans transition, sans entracte, sans pub, l’homme qui aurait pu être sélectionné pour le festival de Cannes et gagner une victoire de la musique en même temps. Quentin Dupieux. Mr OIZO. Reportage.

Je vous cache pas que continuer de sauter et même rebondir après 2h30 de Boys Noize sans passer par la case bière, c’est pas facile. On a eu envie de partir se reposer un peu, mais dès les premières notes, ce Mr Oizo nous a fait rester. La foule voltée qu’a laissé Boys Noize, Quentin Dupieux l’a survoltée. Sa musique incompréhensible mais qui tabasse bien quand même, ça, on aime bien. Nous nous excusons rapidement auprès des autres artistes que l’on ne pourra malheureusement voir à cause du talent qui se trouve face à nous.

Au bout d’une heure de pure folie, je suis à quelques minutes de la fringale. Il me faut une bière et une barquette de frite, sinon c’est le bon déroulement de la fin de (super) soirée qui est remis en cause. J’écoute mon ventre, et je me laisse guider par mon flaire qui sait suivre les odeurs d’huile, les odeurs de friture, et surtout celles d'huiles de friture. #Yummy #Yummy. 

Crédit photo : Valentin Chollet
Après une fringale évitée et un gosier rassasié, je me dis que j’ai bien envie de faire une petite promenade autour des trois scènes recevant les artistes du festival. C’est alors que je tombe nez à nez avec deux hurluberlu, l’un avec un saxophone et l’autre avec une mèche blonde digne d’un Justin Bieber essouflé. Ils sont accompagnés de 4 écrans géants diffusant des images 8 bits de poissons et de j’sais pas trop quoi. D’abord j’ai rigolé, ensuite j’ai écouté. La musicalité du spectacle est entrainante, et je sautille un petit peu. Cependant je ne peux pas rester trop longtemps car la puissance du saxophone a fait de ce show un moment assez douloureux pour les oreilles (même après Boys Noize et Mr OIZO) et m’empêche donc de profiter pleinement du talent certain des deux artistes sur scène. Je retourne voir Mr OIZO, qui continuait de casser des nuques pendant ce temps là.

Mon corps étant à peu près pas loin de la panne sèche, je choisi d’aller voir le jeune artiste Worakls au club Sésame. Ce jeune prodige français de 23 ans seulement est un de ces artistes dont la musique est orgasmique. Il fait partie de ceux qui ont une telle oreille musicale que la mélodie des morceaux qui sortent de ses platines est immédiatement transformée en partition lyrique et totalement enivrante. Je reste au calme au fond de la salle et m’abreuve des notes somptueuses qui composent les morceaux de ce jeune homme. Si ses capacités de DJing n’équivalent pas celles des plus grands de ce monde, l’alliance entre électro un petit peu deep house, techno, piano et instruments à corde et/ou à vent n’en est pas moins très agréable et je crois que c’est très bien de terminer cette magnifique soirée sur ces magnifiques morceaux. Diable, c’était bien.

Je rentre me coucher allégé, apaisé, contenté, alcoolisé, musiqué, tympanysé, bourdonné, échauffouré. Heureux. 

Trop dommage que mes partiels m'empêchent de rester plus longtemps sur les graviers du parking 1 du festival, je dois rentrer, pour travailler et aussi pour me remémorer cette belle soirée.

Merci à l’équipe organisatrice du festival et comme chaque année, à Julie et Patricia pour leur travail de qualité. Au moins, eux, ne jettent pas l’argent des jeunes les fenêtres... ou à la poubelle.

IndieBonus : un petit aftermovie de la soirée du vendredi, film bien sympathique qui permet de se rendre compte de la frappe atomique qu'était cette 17è édition du festival Panoramas. Besos


19 mars 2014

l'apéro

Ma première fois à l’opéra.

19h50. La cloche sonne, c’est l’heure d’entrer dans l’enceinte de l’opéra de Rennes. Mes amis et moi sommes tous excités. Pour beaucoup, c’est la première qu’on va prendre notre pied sur un fauteuil rouge autre que celui d’un cinéma. On entre. Pour le coup, le fauteuil en question n’était pas plus grand que nos fesses, c’est là que je me suis dis qu’il ne fallait pas être obèse. En même temps, le troisième balcon, c’est pour les pauvres, on a les projos dans la tronche et une barre de fer au milieu de notre champ visuel. L’avantage c’est qu’on peut voir qui essaie de pécho dans la salle. Un gros bonhomme entre sur scène et nous explique un peu le sujet de la réunion des cools (les habitués de l’opéra) de la ville. LOHENGRIN de WAGNER. L’histoire du fils de Perceval qui veut prouver qu’il a le droit à la table ronde mais qui se transforme en cygne puis en colombe quand il chope sa meuf Elza. Evidemment, on a rien compris puisqu’on y connait rien. Nous ce qu’on voulait c’était de la vocalise, des aigus, des graves, un soprano ou un ténor on s’en fout, fais péter le ons gros. Et puis voilà, la pianiste arrive alors, puis un p’tit père avec une grosse voix aussi. Premières notes.


20h03. Putain. J’peux vous dire ça fait tout drôle. Wow. C’est sombre, mais diantrement juste. L’opéra était en allemand. C’est pas joli joli l’allemand. Mais bon. La voix de ce qui je devine être un ténor étant donné le ton grave et solennel qu’il donne à son chant, rattrape la langue hachée d’Outre-Rhin. Diable, on s’amuse. Le piano est très joli. Mais je me suis dit : « Comment un type peut écrire 4h de jolies notes de piano et ajouter par dessus 4h de chants énervés franchement pas trop jolis en allemand ? » (langue allemande énervée pas très joli = double pléonasme nan ? Double cul sec. PAN). Bon nous ça va, le petit carré de moquette rouge qui nous servait de siège devait subir nos culs surement trop gros simplement une heure : c’était un opéra tranquille. Une fine dame s’apparentant à Cruela entre à son tour en scène : voix plus aigue mais diantrement claire et très juste. Son teint blanc dénote avec sa robe rouge et sa voix glacée. Les BPM s’activent et les basses tamponnent. Lolz. Non en vrai, on se laisse facilement emporter par le lyrisme de cet allemand violent. Deux autres chanteurs entrent sur scène, un mec qui se prenait pour Georges Clooney (même si on a cramé sa calvitie naissante, vu d’en haut) à chaque entrée sur scène, et une grosse dame qui ressemblait à Valérie Damidot. Quand cette dernière est venue je me suis « Celle-ci doit avoir du coffre. » Je ne me suis pas trompé. Elle a envoyé de la couleur à ces paroles agressives et ces notes hautes. Elle était incroyable, d’une justesse époustouflante. (C’était ma préférée). Les enfants se bouchaient les oreilles et le mec en face de nous qui essayait de pécho à réfreiner ses caresses. Les jeux d’acteurs sont assez sobres voire inexistants, c’est elle qui a dynamité la représentation, son sourire, sa voix. Si j’étais jury à The Voice, j’aurai voté pour elle.



Cette première fois à l’opéra fut une bonne expérience, malgré la malassise et la trace de la barre en fer sur le front, j’ai découvert une certaine atmosphère planant autour de la scène, un parfum de lyrisme dans la salle que l’on trouve rarement lors de concerts avinés.  L’antithèse jolies notes de piano + langue allemande m’a fait réfléchir et je suis venu à un constat : Wagner a réussi là où Tokio Hotel a échoué (il s’en est fallut de peu mais bon) dans leur volonté commune de faire de la bonne musique allemande. 


En réfléchissant, je me suis arrêté sur le temps que doit prendre l’écriture d’un opéra et l’écriture en général. Je crois que l’écriture, c’est assez important dans la vie. 
Bi1 écrir c le débu du boneur.
L’écriture serait, selon Wikipédia, une représentation graphique d’une langue au moyen de signes inscrits ou dessinés sur un support et qui permet l’échange d’informations sans utiliser la voix.
L’écriture existe donc pour porter un message, transmettre quelque chose. De simples mots, une émotion, un coup de sang, une insulte.
L'écriture, c'est tellement passionnant que certaines personnes, tels que les créateurs de blagues sur Toto, passent leur vie à écrire :
  •     Les mecs branchés qui ont Tinder et qui chopent comme ça (sans passer par l'étape opéra)
  •     Les poètes tels que Seth Gueko : "J'ai acheté des capotes saveur Whiskas pour les chattes difficiles
  •       Jean Claude Van Damme
  •       Les autres
  •       Et enfin j'y arrive : les musiciens. Et oui, les musiciens écrivent. Et beaucoup.

Après écrire, c’est bien. Ecrire bien, c’est mieux. Ecrire des trucs est une chose, écrire de jolies choses est un autre truc. On peut écrire des jolies choses, comme on peut en écrire des pas jolies. 
Exemples

Joli



Pas joli
 



Enfin, pour terminer, je voulais vous parler d’un festival que vous connaissez certainement. Une chose est sûre, c’est que lui, il nous écrit de bien belles choses. Bien belle est son histoire et bien jolies sont ses lignes de programmation. C’est avec un enthousiasme certain que nous découvrons, toujours avec joie, jamais avec déception chaque chapitre, chaque édition, chaque nom qui chaque année constituent le festival Panoramas. IndieGuys a couvert les deux dernières éditions et couvrira certainement celle-ci. Lisez un peu ça, ces concerts vous sont « offerts » par la 17èmeédit tion du festival Panoramas à Morlaix. Croyez moi, ça à l'air chouette.



Boys Noize / Mr Oizo / Rone / S-Crew / Parov Stelar / Worakls / Bakermat / Klingande / Kolsch / Nico Push / Claptone / Cashmere Cat / Parov Stelar / Fakear / Daniel Avery / N'to et encore plein d'autres.

Pour l'IndieBonus : voici des petits sons que vous risquez de réentendre à Panoramas. Comme une sorte de mise en bouche, comme une sorte de préface.