27 mai 2013

Interview de Don Rimini

@Panoramas #16 - Don Rimini, le 29/03/13 

     
      Comment construis-tu ta musique ?


Don Rimini : J'écoute beaucoup de musique en général et effectivement, là en ce moment j'ai l'impression qu'il y a un petit retour à ce qu'on appelle de la new key bass ou de la new key funky. Un son très anglais avec des basses anglaises qui peuvent être plus ou moins associées à de la house plutôt qu'à la techno. C'est plutôt chanté limite. Et c'est vrai qu'on en ce moment on a aussi pas mal d'autres trucs à influence anglaise comme la post-frap, je sais pas comment on pourrait l'appeler, avec des artistes comme Shlomo, Chrome Sparks ou même Flume qui est plus hip hop. Aucun mot pour décrire ce style de musique mais voilà, aujourd'hui j'ai l'impression qu'on se dirige plus vers ce son.


      Tu prêtes attention aux jeunes arrivants sur la scène techno, house ? 

D.R : Je peux prêter attention à tout le monde, je suis quelqu'un de très curieux donc forcément j'essaie d'écouter un peu tout ce qui arrive, tout ce qu'on m'envoie, tout ce que je peux trouver sur le net. Après j'ai mes petits coups de cœur du moment parce qu'en plus ça change, tous les mois je découvre d'autres artistes. Y'a un mec qui s'appelle Ninety Nine qui est un américain qui fait de la house filtrée assez cool. Y'a aussi un pote qui s'appelle Surfing Leons signé sur le label de Buraka Sound System, c'est plutot un truc tropical, cool, avec une américaine qui chante dessus. J'ai aussi mon petit protégé et pote surtout, Baadman (Arthur) avec lequel je vais mixer demain dans le festival Panoramas, et qui fait des sons très bien, très intéressants. Après y'a des labels, comme GND, guys 'n' dolls qui font plutot de la techno, comme le label Badlife. Mais on a aussi Black Butter un label anglais qui est plus dans le son new key bass. J'écoute de tout, je suis assez curieux.


       Demain tu vas faire un set avec Baadman, et ce soir tu fais un live. Tu préfères quoi ? 

D.R : Mauvaise question parce que j'adore les deux donc c'est pas possible, je ne peux pas choisir !


       Alors qu'est-ce que tu as la possibilité de faire sur un live que tu ne pourrais faire sur un set ? 

D.R : Un live c'est beaucoup plus structuré, je travaille avec de la vidéo donc forcément j'ai quelques contraintes à cause de la vidéo mais je m'amuse autant. C'est un plaisir différent mais je m'amuse autant ! Dans un dj set effectivement, si ton morceau marche pas tu peux changer assez vite de morceau. Sur un live, c'est un petit peu plus compliqué d'en changer.



      Comment ça se passe avec ton nouveau live et la transition entre les platines physiques et tactiles ?


D.R : En fait ça a commencé fin 2011, la première date c'était les Transmusicales et puis pleins de festivals toute l'année 2012. Ça se passe toujours bien, aucun soucis. Pour le live j'ai bien mis 6 mois à le préparer, que ce soit scéniquement, comment habiller la scène, tant au niveau des morceaux, les retravailler tous. Donc j'ai tout repris les sons que j'avais sortis pour savoir quels sont ceux que j'allais mettre dans le live, ceux que j'allais modifier complètement. D'ailleurs ils sont tous modifiés. J'ai recréé mes morceaux pour le live, en plus il y en a quelques uns que je n'avais jamais sortit, des exclusivités pour le live. Donc c'est complètement différent.


      Qu'est-ce que tu ressens avant de monter sur scène ? 

D.R : Alors c'est très ambivalent, c'est deux choses. Je suis très excité parce que ça me fait très plaisir et parce que j'ai envie de montrer toutes ces images, ce son, et tout ce travail de 6 mois voire plus car le live évolue à chaque date, j'essaie de le faire évoluer. Et en même temps, le live c'est une prise de risques parce qu'il n'y a pas de bande qui tourne derrière, c'est vraiment moi qui joue les choses. Et avec les machines, l'informatique on est pas à l'abri d'une panne. Maintenant je travaille avec toute une équipe pour le live. Des gens très compétents chacun dans leur domaine, que ce soit le son, la lumière ou la vidéo. Pour l'instant on n'a pas eut de problème, donc on touche du bois, tout va très bien !


       Est-ce que ce soir tu comptes en profiter pour voir quelques groupes ?
 

D.R : Bah je vais essayer d'aller voir un peu dans les autres salles. Je vais essayer d'aller voir Joris Delacroix, le live des Bloody, et je suis un grand fan de Dave Clarke donc je vais aussi aller les voir je pense. Et comme je suis encore là demain je vais aller voir Faune, et jouer avec Baadman en back to back donc ça va être super cool.


       En parlant de Baadman, tu es un peu son mentor, non ? 

D.R : Je suis son papa, ah ah ! Non pas du tout, mais c'est vrai qu'il y a une petite histoire entre deux familles, parce que à l'anniversaire de mon frère j'ai rencontré Arthur. Il ne savait pas du tout mixer, il devait connaître le djing, mais c'est peut-être ce soir là qu'il s'est dit « Ah c'est ça que je veux faire ! ». Et c'est partit de là. Aujourd'hui c'est un très très bon. Moi ce qui me fais halluciner c'est sa progression qui est absolument fulgurante en peu de temps. Au niveau technique il assimile super bien toutes les musiques qui l'entourent, et en plus il commence à composer, il commence à faire de très bons tracks. A surveiller !


       Est-ce que tu as des influences particulières ?
 

D.R : Non pas du tout, je peux être influencé par beaucoup de choses, comme par un film. La preuve, par exemple sur mon dernier maxi, sur The Future is ours on entend quelques samples d'un film. Donc ça peut être beaucoup de choses, une fille dans la rue, une atmosphère, un parfum... Après c'est essayer de retranscrire une émotion par la musique.


       Est-ce qu'il y a un projet ou un album en préparation ? 

D.R : Alors non, pas d'album pour l'instant, mais je vais continuer à faire de la musique et à travailler selon mes envies, selon mes passions. C'est très égoïste comme démarche, mais effectivement je travaille par envie. Un jour j'aurais envie de faire des morceaux plutôt techno bah je ferai plus de la techno, comme je peux avoir envie de faire des trucs cool.


       Pourquoi ne conçois-tu pas de faire un album ? 

D.R : Avec la musique électronique c'est difficile de voir les albums qui ont vraiment percé et marché. Moi je ne me sens pas de faire ça, je suis bien dans le format que j'utilise, je trouve que c'est très bien en petit format avec quatre à cinq titres. Ça a toujours fonctionné comme ça. Même dans mes anciens maxi je les appelais un peu « mini album » puisque effectivement y'avait quatre-cinq titre. Y'avait jamais de face B, on s'est pas dit, bon on va donner ces titres là. Pour ce que je fais je préfère faire des mini albums, fonctionner comme ça sur un petit format, parce que je compose plutôt de la musique de club. Après, enregistrer le live pour en faire un album j'y ai pas pensé mais pourquoi pas. Maintenant je laisse la surprise aux gens d'aller le découvrir en live, de venir voir le concert et de se dire : « Ah ouais là le morceau il l'a rallongé ! Ah ouais c'est bien, et puis cette partie je la connaissais pas ! Ah il fait un changement ici, c'est cool ! ». Enfin, moi c'est plutôt comme ça que je le ressens. Je pense que si j'allais voir un artiste en live, j'aimerais que ça se passe comme ça. Après chacun son opinion, à chacun de juger.


       Est-ce que tu as eut des contacts avec l'international au niveau des représentations ?



D.R : J'ai fait quelques live à l'étranger, notamment en Suisse, mais il n'a pas trop tourné à l'étranger, pour l'instant en tout cas. Sinon au niveau des dj set, j'ai eut la chance de faire le tour de la planète, de mixer un peu sur tous les continents. Oui, j'ai eut cette chance là !


       Est-ce justement ça a apporté un changement dans la façon de mixer à différents endroits ? Et qu'est-ce qui pourrait changer au niveau scénique et du show ?



D.R : Ah oui, les publics sont très différents. Un public américain n'est pas du tout pareil qu'un public breton par exemple ! Et justement aux États-Unis c'est très show-time, il faut faire le show et pas rester derrière ses platines ! Alors qu'ici je pense qu'un dj lambda pourrait juste mixer quelques disques sans faire vraiment son truc, ça marcherait quand même parce les gens sont là pour la musique. Aux États-Unis ça passerait moins.


       Aller à l'étranger nécessite-il plus de moyens ?



D.R : Pour le live non, ce sera la même configuration et pas grand chose d'autre changera à part le public, le pays et la nourriture !


        Les fans de différents pays sont-ils différents ?



D.R : J'avoue que je le dis assez souvent dans mes interviews, mais c'est vrai, j'ai vraiment un amour pour les mexicains et les belges. Parce que pour moi c'est le public idéal. C'est difficile à expliquer mais les gens sont très enthousiastes de faire la fête. Maintenant c'est vrai que j'ai fais des festivals ici en France qui étaient vraiment magnifiques comme Scopitone dont je garde un très bon souvenir. Mais il n'y a pas que Scopitone, j'ai fait énormément de festivals et ça s'est super bien passé. Après à choisir, si on me demandait devant quel public du monde je veux mixer, je dirais les belges et les mexicains. Après ça peut changer, peut être que ce soir ce sera le public de Morlaix ! Non mais c'est vrai que je m'amuse bien en Bretagne. Depuis les Transmusicales que j'ai eut la chance de faire deux fois, Les Vieilles Charrues... C'est aussi un très bon public.


        Est-ce que dans la vie au quotidien ça change quelque chose de se dire qu'on est suivit par des milliers de personnes ?



D.R : Je ne sais pas si ça change quelque chose, mais en tout cas ça dépend de ta personnalité à la base. Je ne suis pas un artiste avec un grand A, je suis un mec qui, ou fait un live, ou est derrière des platines. Après mon mot d'ordre c'est le plaisir ! Il faut que je m'amuse, que les gens s'amusent et c'est ça qui est important. Après le reste c'est que de la musique.


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