19 mars 2014

l'apéro

Ma première fois à l’opéra.

19h50. La cloche sonne, c’est l’heure d’entrer dans l’enceinte de l’opéra de Rennes. Mes amis et moi sommes tous excités. Pour beaucoup, c’est la première qu’on va prendre notre pied sur un fauteuil rouge autre que celui d’un cinéma. On entre. Pour le coup, le fauteuil en question n’était pas plus grand que nos fesses, c’est là que je me suis dis qu’il ne fallait pas être obèse. En même temps, le troisième balcon, c’est pour les pauvres, on a les projos dans la tronche et une barre de fer au milieu de notre champ visuel. L’avantage c’est qu’on peut voir qui essaie de pécho dans la salle. Un gros bonhomme entre sur scène et nous explique un peu le sujet de la réunion des cools (les habitués de l’opéra) de la ville. LOHENGRIN de WAGNER. L’histoire du fils de Perceval qui veut prouver qu’il a le droit à la table ronde mais qui se transforme en cygne puis en colombe quand il chope sa meuf Elza. Evidemment, on a rien compris puisqu’on y connait rien. Nous ce qu’on voulait c’était de la vocalise, des aigus, des graves, un soprano ou un ténor on s’en fout, fais péter le ons gros. Et puis voilà, la pianiste arrive alors, puis un p’tit père avec une grosse voix aussi. Premières notes.


20h03. Putain. J’peux vous dire ça fait tout drôle. Wow. C’est sombre, mais diantrement juste. L’opéra était en allemand. C’est pas joli joli l’allemand. Mais bon. La voix de ce qui je devine être un ténor étant donné le ton grave et solennel qu’il donne à son chant, rattrape la langue hachée d’Outre-Rhin. Diable, on s’amuse. Le piano est très joli. Mais je me suis dit : « Comment un type peut écrire 4h de jolies notes de piano et ajouter par dessus 4h de chants énervés franchement pas trop jolis en allemand ? » (langue allemande énervée pas très joli = double pléonasme nan ? Double cul sec. PAN). Bon nous ça va, le petit carré de moquette rouge qui nous servait de siège devait subir nos culs surement trop gros simplement une heure : c’était un opéra tranquille. Une fine dame s’apparentant à Cruela entre à son tour en scène : voix plus aigue mais diantrement claire et très juste. Son teint blanc dénote avec sa robe rouge et sa voix glacée. Les BPM s’activent et les basses tamponnent. Lolz. Non en vrai, on se laisse facilement emporter par le lyrisme de cet allemand violent. Deux autres chanteurs entrent sur scène, un mec qui se prenait pour Georges Clooney (même si on a cramé sa calvitie naissante, vu d’en haut) à chaque entrée sur scène, et une grosse dame qui ressemblait à Valérie Damidot. Quand cette dernière est venue je me suis « Celle-ci doit avoir du coffre. » Je ne me suis pas trompé. Elle a envoyé de la couleur à ces paroles agressives et ces notes hautes. Elle était incroyable, d’une justesse époustouflante. (C’était ma préférée). Les enfants se bouchaient les oreilles et le mec en face de nous qui essayait de pécho à réfreiner ses caresses. Les jeux d’acteurs sont assez sobres voire inexistants, c’est elle qui a dynamité la représentation, son sourire, sa voix. Si j’étais jury à The Voice, j’aurai voté pour elle.



Cette première fois à l’opéra fut une bonne expérience, malgré la malassise et la trace de la barre en fer sur le front, j’ai découvert une certaine atmosphère planant autour de la scène, un parfum de lyrisme dans la salle que l’on trouve rarement lors de concerts avinés.  L’antithèse jolies notes de piano + langue allemande m’a fait réfléchir et je suis venu à un constat : Wagner a réussi là où Tokio Hotel a échoué (il s’en est fallut de peu mais bon) dans leur volonté commune de faire de la bonne musique allemande. 


En réfléchissant, je me suis arrêté sur le temps que doit prendre l’écriture d’un opéra et l’écriture en général. Je crois que l’écriture, c’est assez important dans la vie. 
Bi1 écrir c le débu du boneur.
L’écriture serait, selon Wikipédia, une représentation graphique d’une langue au moyen de signes inscrits ou dessinés sur un support et qui permet l’échange d’informations sans utiliser la voix.
L’écriture existe donc pour porter un message, transmettre quelque chose. De simples mots, une émotion, un coup de sang, une insulte.
L'écriture, c'est tellement passionnant que certaines personnes, tels que les créateurs de blagues sur Toto, passent leur vie à écrire :
  •     Les mecs branchés qui ont Tinder et qui chopent comme ça (sans passer par l'étape opéra)
  •     Les poètes tels que Seth Gueko : "J'ai acheté des capotes saveur Whiskas pour les chattes difficiles
  •       Jean Claude Van Damme
  •       Les autres
  •       Et enfin j'y arrive : les musiciens. Et oui, les musiciens écrivent. Et beaucoup.

Après écrire, c’est bien. Ecrire bien, c’est mieux. Ecrire des trucs est une chose, écrire de jolies choses est un autre truc. On peut écrire des jolies choses, comme on peut en écrire des pas jolies. 
Exemples

Joli



Pas joli
 



Enfin, pour terminer, je voulais vous parler d’un festival que vous connaissez certainement. Une chose est sûre, c’est que lui, il nous écrit de bien belles choses. Bien belle est son histoire et bien jolies sont ses lignes de programmation. C’est avec un enthousiasme certain que nous découvrons, toujours avec joie, jamais avec déception chaque chapitre, chaque édition, chaque nom qui chaque année constituent le festival Panoramas. IndieGuys a couvert les deux dernières éditions et couvrira certainement celle-ci. Lisez un peu ça, ces concerts vous sont « offerts » par la 17èmeédit tion du festival Panoramas à Morlaix. Croyez moi, ça à l'air chouette.



Boys Noize / Mr Oizo / Rone / S-Crew / Parov Stelar / Worakls / Bakermat / Klingande / Kolsch / Nico Push / Claptone / Cashmere Cat / Parov Stelar / Fakear / Daniel Avery / N'to et encore plein d'autres.

Pour l'IndieBonus : voici des petits sons que vous risquez de réentendre à Panoramas. Comme une sorte de mise en bouche, comme une sorte de préface.

 

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