@Panoramas #16 - Don Rimini, le 29/03/13
Don
Rimini : J'écoute beaucoup de musique en général et
effectivement, là en ce moment j'ai l'impression qu'il y a un petit
retour à ce qu'on appelle de la new key bass ou de la new key funky.
Un son très anglais avec des basses anglaises qui peuvent être plus
ou moins associées à de la house plutôt qu'à la techno. C'est
plutôt chanté limite. Et c'est vrai qu'on en ce moment on a aussi
pas mal d'autres trucs à influence anglaise comme la post-frap, je
sais pas comment on pourrait l'appeler, avec des artistes comme
Shlomo, Chrome Sparks ou même Flume qui est plus hip hop. Aucun mot
pour décrire ce style de musique mais voilà, aujourd'hui j'ai
l'impression qu'on se dirige plus vers ce son.
D.R :
Je peux prêter attention à tout le monde, je suis quelqu'un de très
curieux donc forcément j'essaie d'écouter un peu tout ce qui
arrive, tout ce qu'on m'envoie, tout ce que je peux trouver sur le
net. Après j'ai mes petits coups de cœur du moment parce qu'en plus
ça change, tous les mois je découvre d'autres artistes. Y'a un mec
qui s'appelle Ninety Nine qui est un américain qui fait de la house
filtrée assez cool. Y'a aussi un pote qui s'appelle Surfing Leons
signé sur le label de Buraka Sound System, c'est plutot un truc
tropical, cool, avec une américaine qui chante dessus. J'ai aussi
mon petit protégé et pote surtout, Baadman (Arthur) avec lequel je
vais mixer demain dans le festival Panoramas, et qui fait des sons
très bien, très intéressants. Après y'a des labels, comme GND,
guys 'n' dolls qui font plutot de la techno, comme le label Badlife.
Mais on a aussi Black Butter un label anglais qui est
plus dans le son new key bass. J'écoute de tout, je suis assez
curieux.
D.R :
Mauvaise question parce que j'adore les deux donc c'est pas
possible, je ne peux pas choisir !
D.R :
Un live c'est beaucoup plus structuré, je travaille avec de la vidéo
donc forcément j'ai quelques contraintes à cause de la vidéo mais
je m'amuse autant. C'est un plaisir différent mais je m'amuse
autant ! Dans un dj set effectivement, si ton morceau marche pas
tu peux changer assez vite de morceau. Sur un live, c'est un petit
peu plus compliqué d'en changer.
Comment
ça se passe avec ton nouveau live et la transition entre les
platines physiques et tactiles ?
D.R :
En fait ça a commencé fin 2011, la première date c'était les
Transmusicales et puis pleins de festivals toute l'année 2012. Ça
se passe toujours bien, aucun soucis. Pour le live j'ai bien mis 6
mois à le préparer, que ce soit scéniquement, comment habiller la
scène, tant au niveau des morceaux, les retravailler tous. Donc j'ai
tout repris les sons que j'avais sortis pour savoir quels sont ceux
que j'allais mettre dans le live, ceux que j'allais modifier
complètement. D'ailleurs ils sont tous modifiés. J'ai recréé mes
morceaux pour le live, en plus il y en a quelques uns que je n'avais
jamais sortit, des exclusivités pour le live. Donc c'est
complètement différent.
D.R :
Alors c'est très ambivalent, c'est deux choses. Je suis très excité
parce que ça me fait très plaisir et parce que j'ai envie de
montrer toutes ces images, ce son, et tout ce travail de 6 mois voire
plus car le live évolue à chaque date, j'essaie de le faire
évoluer. Et en même temps, le live c'est une prise de risques parce
qu'il n'y a pas de bande qui tourne derrière, c'est vraiment moi qui
joue les choses. Et avec les machines, l'informatique on est pas à
l'abri d'une panne. Maintenant je travaille avec toute une équipe
pour le live. Des gens très compétents chacun dans leur domaine,
que ce soit le son, la lumière ou la vidéo. Pour l'instant on n'a
pas eut de problème, donc on touche du bois, tout va très bien !
D.R :
Bah je vais essayer d'aller voir un peu dans les autres salles. Je
vais essayer d'aller voir Joris Delacroix, le live des Bloody, et je
suis un grand fan de Dave Clarke donc je vais aussi aller les voir je
pense. Et comme je suis encore là demain je vais aller voir Faune,
et jouer avec Baadman en back to back donc ça va être super cool.
D.R :
Je suis son papa, ah ah ! Non pas du tout, mais c'est vrai qu'il
y a une petite histoire entre deux familles, parce que à
l'anniversaire de mon frère j'ai rencontré Arthur. Il ne savait pas
du tout mixer, il
devait connaître le djing, mais c'est peut-être ce soir là qu'il
s'est dit « Ah c'est ça que je veux faire ! ». Et
c'est partit de là. Aujourd'hui c'est un très très bon. Moi ce qui
me fais halluciner c'est sa progression qui est absolument fulgurante
en peu de temps. Au niveau technique il assimile super bien toutes
les musiques qui l'entourent, et en plus il commence à composer, il
commence à faire de très bons tracks. A surveiller !
D.R :
Non pas du tout, je peux être influencé par beaucoup de choses, comme
par un film. La preuve, par exemple sur mon dernier maxi, sur The
Future is ours on entend quelques samples d'un film. Donc
ça peut être beaucoup de choses, une fille dans la rue, une
atmosphère, un parfum... Après c'est essayer de retranscrire une
émotion par la musique.
D.R :
Alors non, pas d'album pour l'instant, mais je vais continuer à
faire de la musique et à travailler selon mes envies, selon mes
passions. C'est très égoïste comme démarche, mais effectivement
je travaille par envie. Un jour j'aurais envie de faire des morceaux
plutôt techno bah je ferai plus de la techno, comme je peux avoir
envie de faire des trucs cool.
D.R : Avec la musique électronique c'est difficile de voir les albums qui ont vraiment percé et marché. Moi je ne me sens pas de faire ça, je suis bien dans le format que j'utilise, je trouve que c'est très bien en petit format avec quatre à cinq titres. Ça a toujours fonctionné comme ça. Même dans mes anciens maxi je les appelais un peu « mini album » puisque effectivement y'avait quatre-cinq titre. Y'avait jamais de face B, on s'est pas dit, bon on va donner ces titres là. Pour ce que je fais je préfère faire des mini albums, fonctionner comme ça sur un petit format, parce que je compose plutôt de la musique de club. Après, enregistrer le live pour en faire un album j'y ai pas pensé mais pourquoi pas. Maintenant je laisse la surprise aux gens d'aller le découvrir en live, de venir voir le concert et de se dire : « Ah ouais là le morceau il l'a rallongé ! Ah ouais c'est bien, et puis cette partie je la connaissais pas ! Ah il fait un changement ici, c'est cool ! ». Enfin, moi c'est plutôt comme ça que je le ressens. Je pense que si j'allais voir un artiste en live, j'aimerais que ça se passe comme ça. Après chacun son opinion, à chacun de juger.
D.R :
J'ai fait quelques live à l'étranger, notamment en Suisse, mais il
n'a pas trop tourné à l'étranger, pour l'instant en tout cas.
Sinon au niveau des dj set, j'ai eut la chance de faire le tour de la
planète, de mixer un peu sur tous les continents. Oui, j'ai eut
cette chance là !
D.R :
Ah oui, les publics sont très différents. Un public américain
n'est pas du tout pareil qu'un public breton par exemple ! Et
justement aux États-Unis c'est très show-time, il faut faire le
show et pas rester derrière ses platines ! Alors qu'ici je
pense qu'un dj lambda pourrait juste mixer quelques disques sans
faire vraiment son truc, ça marcherait quand même parce les gens
sont là pour la musique. Aux États-Unis ça passerait moins.
D.R :
Pour le live non, ce sera la même configuration et pas grand chose
d'autre changera à part le public, le pays et la nourriture !
D.R :
J'avoue que je le dis assez souvent dans mes interviews, mais c'est
vrai, j'ai vraiment un amour pour les mexicains et les belges. Parce
que pour moi c'est le public idéal. C'est difficile à expliquer
mais les gens sont très enthousiastes de faire la fête. Maintenant
c'est vrai que j'ai fais des festivals ici en France qui étaient
vraiment magnifiques comme Scopitone dont je garde un très bon
souvenir. Mais il n'y a pas que Scopitone, j'ai fait énormément de
festivals et ça s'est super bien passé. Après à choisir, si on me
demandait devant quel public du monde je veux mixer, je dirais les
belges et les mexicains. Après ça peut changer, peut être que ce
soir ce sera le public de Morlaix ! Non mais c'est vrai que je
m'amuse bien en Bretagne. Depuis les Transmusicales que j'ai eut la
chance de faire deux fois, Les Vieilles Charrues... C'est aussi un
très bon public.
D.R :
Je ne sais pas si ça change quelque chose, mais en tout cas ça
dépend de ta personnalité à la base. Je ne suis pas un artiste
avec un grand A, je suis un mec qui, ou fait un live, ou est derrière
des platines. Après mon mot d'ordre c'est le plaisir ! Il faut
que je m'amuse, que les gens s'amusent et c'est ça qui est
important. Après le reste c'est que de la musique.
Pour plus d'infos: Website | Facebook | Myspace | Official fm
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