31 octobre 2012
15 octobre 2012
14 octobre 2012
Interview de C2C
- D'où vient le nom
C2C ? Qu'est-ce que veut dire C2C en fait ?
Greem - Ça veut dire «
coup de cross ». C'est un mot qu'on a trouvé à l'époque,
qui était d'abord le nom d'une interlude sur le deuxième album
d'Hocus Pocus qui s'appelle « Seconde Formule ». En
fait c'est un jeu de mots parce que sur une table de mixage, il y a
un truc qui s'appelle le « crossfader »
qui permet de passer d'une platine à l'autre avec laquelle on
scratch. « Cross » c'est ce qui défini un peu le
scratch et on l'a pris pour le nom du collectif. Après, comme on a
fait les championnats du monde, on allait pas garder « coup
de cross » parce que c'était imprononçable à
l'international, donc on a pris les initiales pour donner C2C.
- Et la rencontre
entre vous quatre ?
Atom - En fait tous les deux
(avec Pfel)
on est amis d'enfance, on se connaît depuis qu'on a une
dizaine d'années. Et sinon les gars on s'est rencontrés au lycée,
donc ça fait pas longtemps en fait ! Ah ah ! (rires)
- Vous présenterez
votre EP sur scène on imagine ?
20syl - Oui, un peu
plus même. En fait, il y a pas mal d'exclues aussi. Enfin
des morceaux qui ne sont pas sortis et qui sortiront
sur l'album. C'est en partie l'EP, des remixes
de l'EP, c'est- à-dire qu'on ne joue quasiment aucun
son tel quel quoi. C'est toujours un remaniement du
truc. On étire, on compacte. Parce qu'il y a le paramètre
vidéo qui vient s'ajouter en live donc on a aussi
adapté des choses pour la narration vidéo qui se passe
devant.
- Pourquoi un EP et
pas un album ? Y a-t-il un album à venir ?
20syl - Ouais, enfin
quand on a sorti l'EP, l'album était déjà bien bien
avancé et on a eut envie de, voilà de poser une première
pierre un petit peu. De marquer notre
retour avec
quelques titres avant de lâcher le projet long. Et puis
c'était aussi un moyen de jauger un petit peu la manière
dont on était attendus et comment notre musique allait être
perçue, donc voilà !
Greem - Et puis ça permet de pas tout lâcher d'un coup, parce
que maintenant ça se passe très vite, on écoute un
album et en deux semaines on a déjà fini de l'écouter. Donc on
veut faire durer un peu le plaisir.
- Qu'est-ce
qui vous a amené à vous retrouver, d'un côté Beat Torrent et de
l'autre Hocus Pocus puisque vous vous connaissiez déjà
auparavant.. ?
Pfel - Il y a toujours eut
cette volonté parmi nous, depuis qu'on a fait les championnats,
d'aller un peu plus loin que de rester sur ce format de compétition
qui est un peu réducteur au bout d'un moment. Donc il a fallut
trouver juste le moment entre ces deux projets, comme tu l'as dit.
On a pas eut beaucoup de temps ces dernières années donc il a
fallu trouver cette fenêtre de tir. Ça a commencé en septembre
2010. On s'est tous réunis pour commencer à faire différentes
maquettes et développer différentes idées. Et puis finalement ça
nous a pris quasiment un an et demi jusqu'à aujourd'hui pour
pouvoir, voilà aller un peu plus loin sur l'album, préparer le
live et la vidéo aussi qu'on a put lâcher
dernièrement. C'est vrai que ça a mis un petit peu de temps, mais
il y a toujours eut cette volonté d'aller plus loin que de faire
un set de compétition en six minutes alors qu'on savait qu'on
avait les moyens d'aller plus loin. D'ailleurs on avait pleins
d'idées, on avait déjà pensé à la vidéo à l'époque, et on
avait vraiment envie d'aller plus loin dans ce domaine là. Donc
c'est un peu la réalisation de tous ces rêves
- D'où vous vient
cette passion pour les platines ? Parce que c'est pas un
instrument très commun au départ. Comment êtes vous arrivés à
vous retrouver devant des platines ?
Atom - Ça vient vraiment de
la musique qu'on écoutait à l'époque : le hip hop dans les
années 90, le scratch sur le refrain des morceaux, etc... C'est
vraiment ça la première influence, c'est ça qui nous a amené au
mix et à devenir DJ.
20syl - Et puis, y'avait un
côté ludique aussi dans cet instrument. C'est-à-dire que autant
on se retrouvait pour squatter ensemble, ou jouer aux jeux vidéos,
qu'on se retrouvait pour taper des sessions scratch et se montrer
les dernières phases de scratch. Essayer de se challenger les uns
les autres, donc c'était aussi devenu un point de rencontre cet
instrument là. Et d'un point de rencontre on en a tiré un truc
qui est devenu assez constructif puisqu'on en a fait notre métier.
Mais à la base, c'est vrai que c'était un délire de potes quoi,
c'était vraiment ça.
Greem - Un côté inconnu et
découverte aussi parce que l'instrument n'était pas comme la
guitare. Il n'y avait pas de partitions existantes ou quelques
unes, mais très enfouies, pas de cours. Nous on avait pas accès à
internet pour les démos de DJ etc. Donc en fait, on inventait les
noms, on avait l'impression de découvrir et de créer des choses
donc c'était super excitant quoi !
- Je vais me faire
l'avocat du diable, vous n'êtes pas les seuls à se retrouver à
quatre sur scène, il y a Birdy Nam Nam et beaucoup d'autres.
Qu'est-ce que vous apportez comme différence ?
Pfel - Il y a pas mal de
choses. La musique déjà, je pense qu'on est pas vraiment sur le
même créneau. Ils sont vraiment sur un truc très électronique.
Nous, même si il y a cette touche électronique sur les morceaux,
c'est vachement plus varié au niveau, je pense, des influences
qu'on peut retrouver sur les morceaux. Aussi bien le hip hop que le
rock, ou les musiques du monde pour les morceaux qui vont arriver
sur l'album. Déjà la différence de base est vraiment musicale,
y'a pas photo. C'est pas la même musique qu'on fait. Après, nous
aussi on a décidé d'amener quelque chose de plus en live et de
casser un peu cette ligne figée de quatre Djs derrière les
platines. Et vous le verrez ce soir, si vous découvrez le show, on
a quelques petites surprises pour voilà casser ces codes là et
essayer d'aller plus loin dans la scénographie quoi. Des
déplacements avec les platines, deux trois petites choses, mais on
vous laisse la surprise ! Rires Voilà,
je pense que c'est la principale différence. On s'attendait
forcément à être comparés à des groupes comme Birdy ou autres
qui ont déjà un petit parcours à quatre. On avait vraiment envie
d'amener un truc en plus quoi, et la vidéo aussi. Ce dont on
parlait tout à l'heure, où là on essaie de raconter une histoire
pendant le show avec des formes géométriques qui représentent un
peu chacun de nous. On a tripé quoi, on est partis loin quoi.
- C'est vrai du coup
que vous faites un ensemble entre la musique et la scénographie que
vous proposez pendant le spectacle. D'où vient ce choix de proposer
un ensemble comme un « vrai » spectacle en fait ?
Atom - De toute façon sur
l'ensemble des projets musicaux auxquels on a put participé, il y
a toujours eut cette dimension du live en fait. Je pense qu'on
conçoit difficilement un groupe, un projet musical sans que ça
tourne derrière, même si c'est faisable aussi. Mais on a toujours
eut cette culture là, et cette vision là donc forcément on
savait dès le départ quand on s'est mis sur l'album que ce serait
pour avoir un spectacle derrière et on a toujours eut ce truc là
dans un coin de notre tête. Là ça s'est concrétisé plus tard
avec la vidéo. C'est une grosse composante du projet. Et de toute
façon, aujourd'hui on a plus vraiment le choix..
20syl - Mais c'est vrai que
c'est aussi une particularité des musiques électroniques.
C'est-à-dire que on fait une musique qui est quelque part assez
figée, même si nous on a un instrument qui est la platine, c'est
pas forcément très visuel comme instrument, donc on a besoin
d'habiller tout ça. C'est pas comme un groupe de funk ou un groupe
de jazz qui peut venir avec ses instruments sur scène et envoyer
le truc sans avoir un emballage quoi. Donc c'est aussi dans cette
démarche là de rendre spectaculaire quelque chose qui ne l'est
pas à la base.
- Vous avez aussi fait
une résidence au Chabada, qu'est-ce que ça vous a apporté de
travailler avec d'autres gens ? Et puis pourquoi le Chabada ?
Atom - Ils étaient super
motivés tout simplement, même avant qu'on se remette sur le
projet. On sentait une motivation de leur part pour nous aider.
C'est-à-dire qu'avant qu'on se remette, je crois qu'ils
contactaient notre management pour savoir où on en était. Pour
savoir si ils pouvaient nous aider. Il c'est trouvé que ça s'est
passé comme ça, ils nous ont mis la salle à disposition. Toute
l'infrastructure et en effet, en échange de ça, il y a ce qu'ils
appellent des actions euh...
20syl - Culturelles et
pédagogiques !
Atom - Voilà, c'est-à-dire
que par exemple sur une des résidences on a fait une petite
représentation du spectacle pendant vingt minutes devant des
classes de 3ème, c'était en juin. Qui a été suivie derrière
par des interventions dans ces mêmes classes de Greem et 20syl
avec des platines pour un petit peu montrer aux jeunes ce qu'on
faisait. Moi de mon côté je me suis occupé de suivre des groupes
qui répètent au Chabada pour les aider sur la production en fait. Pfel, lui de son côté a fait des Master
Class scratch dj. L'idée c'est qu'il y avait un échange
entre eux et nous. Ils nous apportent l'infrastructure et tout ce
qu'ils peuvent d'autre.
- Et en terme
d'artistes, quelles sont vos influences concrètement ?
(en chœur) -
C'est large ! (rires)
20syl - On s'est rencontrés
sur notre kif commun. A la base ça a été plutôt le hip hop des
années 90 avec l'émergence de ce qu'on appelait à l'époque le
trip hop avec des djs comme Shadow,
avec qui on joue sur scène ce soir. C'est vrai que c'est assez
hallucinant, c'est une de nos références d'origine on va dire, et
ça, ça a été la rencontre ! Après chacun a été creuser
dans ses affinités bien spécifiques. Ça va de la soul, au funk,
en passant par les musiques électroniques un petit peu plus
pointues, ou le rock. Enfin, c'est vrai que c'est difficile de
citer des artistes comme ça parce que du fait que notre instrument
n'est pas notre matière première pour travailler, c'est la
musique en général. On écoute énormément de choses, on a
beaucoup de disques, du coup c'est pas figé quoi.
- C'était une volonté
dans votre EP d'afficher toutes ces influences diverses ? Un
titre comme Someday ou Fuya qui sont complètement différents.
Atom - C'est même un peu la
base du projet. Justement parce que on devait au début aller
chercher la matière dans des disques. Donc forcément, au fur et à
mesure, C2C c'est un petit peu devenu ça, un mélange de styles
musicaux. Ça ne se limite pas non plus qu'à ça, mais c'est ce
qui peut caractériser le projet sur ce genre de morceaux.
- Comment
composez-vous vos morceaux ? De quoi ça part ?
Greem - Il n'y a pas de schéma
établit. Là pour cet album, on s'est enfermés un mois. En fait,
des fois on était en atelier solo où on faisait de la recherche
avec nos ordis, chacun dans notre coin sur des maquettes. Après on
se mettait aux platines comme on a put le faire à l'ancienne, en
jouant, en prenant des sons, sur des vinyles ou en utilisant
l'ordinateur. Et puis, après avec tous ces ateliers naissaient des
maquettes sur lesquelles on bossait. Il y en a un qui bossait
la-dessus, ensuite un autre revenait, etc... Et voilà ! On a
pas vraiment de méthode définie mais on arrive à s'en sortir en
faisant notre petite tambouille comme ça.
20syl - C'est vrai que dans le
processus il y a beaucoup de bricolage. C'est-à-dire qu'on a
essayé de se faire un parc d'instruments, de vieux synthés, de
différentes machines, des pédales, des choses comme ça. On
bricole ! On passe des sons on essaie des choses. Comme on ne
maîtrise pas forcément tout, on est souvent à trois sur une
machine pour réussir à faire sortir un son. Mais c'est un peu le
principe aussi.
- Comment avez-vous
vécu votre propulsion au devant de la scène après les
championnats du monde ? Tout de suite vous avez été mis
davantage dans la lumière qu'avant. Comment ça s'est passé par la
suite ?
Atom - Ça c'est l'image que
les gens ont de nous comme étant passés du stade d'inconnus,
d'amateurs, à maintenant. Si tu veux, nous en 2003 la première
année où on a gagné les championnats du monde, on se disait :
« Ah ouais, c'est cool, peut-être que derrière on va
pouvoir tourner, tenter notre chance ailleurs. On est champions du
monde ! » Sauf qu'en fait, on a que tourné en 2004,
2005, 2006. Et c'est en 2006 qu'on a commencé finalement à
tourner, à avoir des plans et ...
20syl - Je
sais pas, par exemple toi tu l'as vu quand, tu l'as sut quand qu'on
était champions du monde ? J'imagine assez tard tu vois.
Atom - C'était
en 2006, là on est en 2012... (rires) C'est toujours la
sortie d'un EP et les bons retours qu'il y a qui font qu'on est
entre guillemets « au devant de la scène ». Disons
nous, entre il y a un an et aujourd'hui, c'est peut-être ça le
truc. Mais finalement il n'y a pas grand chose de plus qui a
changé.
20syl - Même
nous, à une période on a vécu une certaine déception parce que,
quand tu gagnes un championnat du monde forcément tu t'attends à
descendre les Champs Élysée, à rencontrer le Président (rires)
Mais voilà, sans avoir des attentes de ouf, c'est vrai qu'on
s'attendait à ce qu'il y ait un truc quoi. Et au final on s'est
vite rendus compte que c'était quand même un milieu qui était
assez, pas fermé, mais en tout cas qui s'adressait à un public
très précis. Et que bon, ça nous ouvrait quelques portes, mais
c'était pas un truc de dingue non plus. Après, je pense que notre
succès repose en particulier sur les vidéos qu'on a mis en ligne
sur Youtube et qui ont été vues des millions de fois. Du coup en
effet, ça a fait une petite traînée de poudre. Mais hormis ça,
on est pas des footballeurs, donc quand on gagne un championnat du
monde, c'est pas encore...
IG - C'est
pas l'apogée !
Pfel - On
fait juste la teuf à la maison avec les potes.
- Autre question,
vous la sentez comment la Bretagne là ce soir ?
Greem - Très chaude !
(rires)
IG - Ah bah ça va l'être !
Vous êtes attendus les gars !
Greem - On vient pas mal en
Bretagne donc en général c'est un public qu'on voit.
Pfel - On nous a dit qu'on
était plébiscités par le camping hier donc on a la pression !
(rires) Des campeurs enragés. L'essentiel des morceaux, les
trucs les plus dynamiques qu'on a, on a vraiment tout condensé en
une heure. D'habitude c'est un peu plus long. Là ça va être très
très dynamique, je pense que ça devrait fonctionner. On joue pas
trop trop tard, y'a aussi du lourd à côté pour compenser, parce
que nous c'est vrai que c'est encore un créneau différent. C'est
pas de la grosse tabasse pendant une heure donc je pense que ça va
emmener les gens dans d'autres choses mais je pense qu'à cette
heure là ça va bien se passer.
- Vous allez passer
tous les morceaux de l'EP ?
Atom - Oui et plus !
Mais pas Someday.
20syl - Ouais c'est sur le set
d'une heure et demi qu'on le fait. Il a fallu faire des choix.
Atom - Et le pire c'est qu'il
reste des morceaux qui sont pas encore sortis.
- Quand est-ce que
l'album va sortir ?
Pfel - Probablement à la
rentrée.
- Et là vous tournez
jusque septembre ?
Atom - Ouais, là tout l'été
on tourne et jusqu'à la rentrée il y a des chances.
- Vous faites beaucoup
de festivals comme ça ?
Atom - Pas mal ouais. Juin,
juillet là il y en a quelques uns, quelques dizaines.
07 octobre 2012
Inscription à :
Articles (Atom)